Un Trop Spection :
- Mr CGV
- 17 sept. 2023
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 sept. 2023

Vous savez qu’il ne faut jamais être trop sûr de soi, c’est le meilleur moyen de se tromper totalement. Le doute est en général utile. Ça permet de se poser des questions et souvent les réponses apportées permettent d’avancer encore plus loin qu’on l’imaginait au départ. Quand on est trop sûr de soi on risque de devenir borné, obtus… De même après un échec tout n’est pas à jeter. Il faut tirer les leçons, analyser les raisons… Tout comme il faut se remémorer ce qui nous a conduit à tenter cette expérience, pour quelle raison on en est arrivé là et quel était l’objectif, se remettre en question si l’objectif est toujours le même…
Alors avec ce blog, la rédaction et l’édition de mes livres, les études de développement du site pour vous proposer des produits qui me correspondent, j’ai parcouru et je parcours encore ce cheminement. En prenant ma douche je me suis remémoré quelques idées que j’avais eu. Des idées que j’avais au moins dessinées, si ce n’est mis en application quand c’était dans mes capacités et mes moyens.



Je me suis donc rappelé, quand je devais avoir une douzaine d’années, le dessin que j’avais fait d’un monospace Bugatti à moteur V12 central, avec 4 sièges baquets… Mes parents m’avaient dit « gentiment » que j’avais fait un beau dessin mais que personne ne conduirait ça et personne ne l’achèterait. C’est toujours bon de se sentir soutenu par une famille aimante. Bon quelques mois ou années plus tard, Renault présentait l’Espace F1 (un monoplace à moteur V10 central…), avec le succès en image qu’on connait (les vidéos de l’Espace F1 figurent encore aujourd’hui parmi les plus regardées sur le net). Et on ne peut pas dire que j’avais piqué l’idée ou je ne sais quel délire quand on sait qu’à l’époque internet n’était pas public, que la presse automobile ne passait pas son temps à espionner les constructeurs et qu’accessoirement ce genre de voiture unique était développée bien loin des regards extérieurs.

Plus tard, j’avais fait un petit croquis d’un petit roadster/coupé (toit rigide escamotable) à moteur V8 central avant, avec une boite type Tiptronic, que j’imaginais bien porté le cheval cabré. Sans le savoir j’avais dessiné ce qui allait être LA Ferrari la plus vendue de l’histoire : la Ferrari California. Après le succès de mon premier dessin, je ne l’avais montré à personne. Et je pensais à l’époque pouvoir un jour devenir Designer Automobile. Alors j’en avais parlé à mes parents, et aussi au mari de ma marraine qui travaillait un technocentre Renault. Ils m’avaient dit tous en coeur que je n’avais aucune chance de devenir Designer Automobile parce que ces mecs étaient des génies, des artistes… Là encore le soutient inconditionnel et l’amour d’une famille fait tellement plaisir. Mais j’ai persévéré jusqu’à être le seul à répondre OUI quand on demande aux collégiens « est-ce que vous savez ce que vous voulez faire comme métier ? ». J’étais le seul. Mais je suis allé voir la conseillère d’orientation avec mon projet sous le bras. Mais elle ne connaissait pas le métier, donc elle ne connaissait pas le parcours à emprunter. Et m’a été d’une utilité relative puisqu’elle m’a permis de ne pas être Designer Automobile. Mais à l’époque on faisait « confiance » à ceux qui étaient sensés SAVOIR.



Alors après de multiplies réorientations toujours sur les conseils de cette super conseillère d’orientation et autant d’échec, avec mon père nous avons ouvert un bar restaurant. Parce que je m’intéressais déjà à la cuisine. J’ai découvert mon intérêt très tôt en mangeant chaque midi chez mes grands-mères, et je l’ai développé grâce à l’ami d’une tante qui passait son temps à donner des conseils sur les façons de cuisiner, mais qui ne cuisiner pas mieux que n’importe qui d’autre. Je préparais des plats comme le faisait mes grands-mères pour des gens pour qui l’essentiel était d’avoir quelque chose en plus de l’alcool dans le ventre. Donc je passais des heures en cuisine à préparer de bons petits plats pour des gens qui ne faisaient pas la différence entre une tranche de jambon et des carottes râpées. À la base, je devais faire la cuisine dans ce bar restaurant, mon père devait s’occuper du service, que ce soit en salle pour le restaurant ou au bar. En fait, il s’occupait essentiellement du service au bar, plus particulièrement du sien. Alors non seulement je devais faire la cuisine, mais aussi le service, m’occupais des courses pour le restaurant… Si bien qu’au bout de quelques mois, j’ai fini aux urgences avec tous les symptômes d’une crise cardiaque. Sans que cela n’émeuve mon père au comptoir. Là j’ai décidé que je ne mourrai pas pour qu’il puisse boire autant qu’il le veut.



Un copain de lycée commençait au même moment à travailler pour ce qui était déjà une assez grosse boite d’informatique. J’avais fait de la programmation quand j’étais plus jeune et j’aimais déjà l’informatique. Alors je lui ai demandé s’ils n’embauchaient pas. Il m’a proposé de soumettre mon CV. Avec mon CV je ne m’attendais pas à avoir une réponse mais je me suis acharné. Je n’irais pas jusqu’à dire que je les ai harcelés mais presque. Et ça a fini par marcher, ils m’ont donné ma chance. Au point que bien que simple prestataire de service, tout en bas de l’échelle, le client responsable du service informatique pour lequel je travaillais vienne en personne me féliciter pour mon travail et demande mon évolution professionnelle à mon employeur. En bon lèche-bottes qu’est toujours mon employeur, il a immédiatement acquiescer. Ce qui lui a permis d’augmenter sa facturation, tout en "oubliant" d’augmenter mon salaire. Après avoir démontré ma motivation et mes compétences, je m’attendais à recevoir cette fameuse augmentation. Mais je me trompais légèrement, si bien que lors de mon entretien annuel, j’ai découvert que j’étais l’un des pires éléments. Ce que j’ai justifié d’une remarque que j’ai écrite dans le dossier par un « difficile d’être motivé avec un tel salaire » (je gagnais 1000€ de moins que mes collègues, pour le même travail). Là mon responsable en lisant ma remarque à laquelle il ne s’attendait pas, m’a immédiatement convoqué. Et étrangement après avoir obtenu mon augmentation, je suis devenu le référant. Je formais tous mes collègues, anciens comme nouveaux… C’est là que mes petites idées me sont revenues. Après avoir oublié mes rêves de Designer Automobile, j’avais eu l’idée dingue de réunir un PDA (assistant personnel, agenda…) et un téléphone portable. Je me souviens du regard de mes collègues. À l’époque la « mode » était aux téléphones à clapet. Alors moi avec mon écran sur lequel je pouvais prendre des notes, gérer mon agenda, écouter de la musique, passer des appels, envoyer et recevoir des sms ou des mails… Ils me prenaient tous pour un dingue. Bon il se trouve qu’aujourd’hui on appelle bêtement ce genre de truc un smartphone, qu’on en a tous, qu’on ne peut plus s’en passer et qu’on trouve ça tout à fait normal.

Quelques années au paravant, j’avais relié mon PC sur ma télé pour notamment regarder les films que je téléchargeais. Mais quand les écrans sont devenus plats avec l’arrivée des écran LCD ou plasma, j’ai bricolé un petit PC que j’ai fixé derrière mon écran LCD. Je pouvais tout faire sur ma télé : surfer sur internet, regarder des vidéos YouTube… Et là aussi, je me souviens des remarques des gens qui venaient chez moi ou de celle de ma famille : « à quoi ça sert ? », « je ne vois pas l’utilité… »Bon il se trouve qu’on appelle ça smart TV et qu’on trouve tout à fait normal de surfer sur le net, de regarder des vidéos YouTube ou autre sur sa télé.



Alors je ne sais pas si ce site sera ce que tout le monde utilisera demain. Je ne sais pas si les produits sur lesquels j’ai travaillé pour vous les proposer connaitront le succès ou pas. Je sais juste que ces idées dans lesquelles personne ne croyaient sont des succès voire des normes aujourd’hui. Encore une fois ça ne présage rien de particulier. Mais j’ai décidé d’y croire. Coire en mes idées, mes idées qui correspondent à mes envies. Et comme personne n’est capable aujourd’hui de proposer ce que j’aimerais trouvé, ce que j’aimerais utiliser… Je le crée et vous le propose, parce que si j’en ai l’utilité, je doute être le seul.

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